Pierre Dugelay / Directeur du Périscope, jazzclub à Lyon
Comment le Périscope envisage- t-il sa programmation, en particulier pour les artistes étranger·ères ?
Le Périscope a toujours eu dans son ADN le souhait d’une programmation importante d’artistes étranger·ères. Cette dynamique est cependant fragile car les artistes programmé·es sont peu connu·es du public mais c’est un engagement essentiel autant pour garder une programmation riche et diversifiée que pour les artistes et les étudiant·es du territoire.
Quels enjeux et questionnements rencontrez-vous aujourd’hui ?
Du fait de leur important impact Carbone, nous avons dû questionner la pertinence et, du moins, l’intensité d’une programmation d’artistes étranger·ères. Il a fallu nous assurer de la cohérence de notre projet artistique en prenant en compte son impact écologique, dans cet équilibre fragile avec les différents enjeux sociaux, artistiques, éducatifs et autres qui nous entourent.
Quels premiers changements avez-vous mis en place ?
Nous avons calculé notre impact Carbone dont celui du déplacement des artistes. Nous avons ensuite créé un budget Carbone pour suivre cet impact en prévisionnel avec un objectif de diminution, tout comme un budget financier. C’est ainsi que nous pouvons très concrètement optimiser notre programmation internationale en accueillant uniquement des artistes en tournée et en équilibrant les modes de transport.
Et ensuite ?
À long terme, notre objectif est de promouvoir une pratique plus vertueuse de la circulation artistique, en développant le tissu de diffuseurs sur les territoires. Il faut créer une dynamique de coopération entre l’ensemble des organisateur·rices de concert, du simple concert organisé dans un café de village à la salle de concert dans une grande ville. C’est la condition pour une circulation, multiple, diversifiée et durable des artistes.
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