Ils jouent des unissons avec de subtils décalages et distorsions. Les compositions, nous l’avons dit, sont d’une grande douceur, mais ne versent jamais dans le mièvre ni dans l’émollient car elles sont intensément habitées.
Les contraintes se révèlent souvent les meilleures alliées de l’inspiration. A partir de formes courtes, sur un tempo lent ou medium, les trois musiciens du trio Kepler, (Maxime Sanchez, piano, Adrien Sanchez, sax ténor, Julien Pontvianne, sax ténor et clarinette) explorent toutes les ressources des timbres, des échos, des halos, des résonances (naturelles ou artificielles). C’est alors que ce minimalisme devient poétique et dévoile sa profondeur. Pour aboutir enfin à des retrouvailles bouleversantes avec le chant et la mélodie, comme un retour à l’innocence perdue.