Ishkero

Parrainé par : Jazz à Vienne
Photos : Marie Rouge / Stylisme : Frieda

Les membres d’Ishkero avaient la petite vingtaine quand ils se sont réunis. Huit ans plus tard, ils incarnent ce qu’être un groupe veut dire : avancer en équipe. Pendant huit ans, les cinq musiciens parisiens fous de jazz progressif ont tâté de la pédale : solos de flûte et de guitares avec effets, distorsion au Fender Rhodes… Ils ont mûri ensemble et individuellement, se frottent sans cesse à la scène, multipliant concerts et résidences dans la capitale. Des institutions historiques (Caveau des oubliettes, Duc des Lombards, New Morning) et plus actuelles (La Gare) leur ont donné les clefs. Huit ans après ses débuts, la formation joue encore régulièrement son premier morceau sur scène, mais avec son son onirique actuel, bardé d’ambient, d’effets et d’impros. La différence à la clef est énorme : avec les années, les musiciens d’Ishkero ont évolué individuellement. Et avec plus de cent dates au compteur, le groupe s’est donné le temps de mûrir collectivement. Combien sont les formations aussi jeunes, aujourd’hui, à pouvoir se targuer d’une telle histoire commune ?

Ishkero est allé “à fond”, comme il aime à le faire sur scène. Sortant trois EPS sans se poser plus de questions qu’il n’en faut, affinant son jazz progressif. Jusqu’à remporter le tremplin ReZZo du festival Jazz à Vienne, en 2021, puis à être nommé lauréat Jazz Migration en 2022. Il faut dire que leur énergie rock est communicative. Ishkero aime y aller fort, « bastonner », préparer les solos avec de longs crescendos épiques. Moins nombreuses qu’à leur début, les mesures asymétriques ont laissé la place à quelque chose de plus rock. La musique d’Ishkero est un voyage lyrique.