Le réseau AJC s’est emparé de la question écologique dès le début des années 2020, en commençant par calculer l’empreinte carbone de différents lieux et festivals. L’objectif : fournir à ses membres des modèles d’action concrets, permettant de s’engager sans nécessairement avoir à estimer précisément leur propre empreinte carbone.
Très vite, Jazz Migration a suivi cette même dynamique en intégrant un atelier dédié aux enjeux écologiques dans le parcours de formation des artistes, et en s’attaquant à ce levier central sur lequel nous pouvions agir directement : les déplacements liés à la tournée Jazz Migration.
Une tournée repensée collectivement
Nous avons renforcé des logiques que nous expérimentions déjà telles que :
- Développer le travail en réseau entre diffuseurs pour réduire le nombre de concerts isolés,
- Construire des « routes de tournée » cohérentes et régulières et les perpetuer d’année en année
- Inscrire des concerts dans des structures de diffusion plus fragiles, en complément de dates structurantes,
- Proposer de l’action culturelle pour valoriser chaque déplacement à travers plusieurs activités.
La question des déplacements internationaux
Un travail particulier a été mené sur les tournées internationales, notamment sur l’usage de l’avion. Nous avons ainsi privilégié le train pour nos déplacements européens dès lors que cela était possible.
Nous ne renonçons pas aux dates à l’international, qui sont essentielles au développement de carrière des jeunes artistes avec qui nous travaillons. Nous continuons donc à assurer certaines dates prescriptrices, même si elles s’effectuent en one-shot. En contrepartie et pour s’autoriser ces quelques exceptions, nous regroupons le reste des dates à l’étranger en deux ou trois tournées resserrées, même sur des zones parfois lointaines.
Des résultats mesurés et positifs
Depuis 2022, nous calculons l’empreinte carbone des quelque 100 concerts produits chaque année dans le cadre de Jazz Migration. Et les résultats sont là : les efforts consentis – et partagés avec les artistes et les diffuseurs – portent leurs fruits.
Après une baisse spectaculaire entre 2022 et 2023, essentiellement liée à la réduction des vols en avion, nous atteignons en 2024 une vitesse de croisière. La baisse de l’empreinte carbone se poursuit, cette fois grâce à l’addition de multiples actions plus modestes mais structurelles.
Fait marquant : malgré l’augmentation du nombre de musiciens en tournée, et donc une hausse mécanique des kilomètres parcourus, l’empreinte carbone n’a pas augmenté en 2024 – preuve que les mécanismes que nous mettons en place structurent durablement nos pratiques.