Des White stripes en passant par les Black Keys, le duo batterie/guitare est au rock ce que le trio piano/basse/batterie est au jazz : un classique. Néanmoins, ce serait une erreur de vouloir réduire la musique d'Oasis Boom a une seule esthétique. Dans l'autoradio du cactus bus (c'est le nom de la seule et unique pièce fleuve qu'ils jouent sur scène), il y a certes du bon gros rock graisseux, mais aussi de la surf-music, du drone, de la berceuse et de la musique de club. L'engin roule a tombeau ouvert, se transforme et vole, se téléporte. Il est direct et sans arrêts. On admire a travers ses fenêtres salies de sable rouge les paysages hallucines du Piton de la Fournaise, les méandres alanguis du fleuve Niger et les immensités sèches de l'Arizona.
Quand a l'arrivée, Melissa Acchiardi et Vincent Duchosal descendent en silence, les mains noircies d’électricité, les yeux encore pleins d’horizons fondus, on comprend que ce voyage-là ne s’arrête jamais vraiment.